John Lee Hooker (guitare)
"Plays and sings the blues"
C'est le John Lee Hooker des années 50. Celui d'après les vaches maigres. Comme lui. On sent la souffrance de l'homme porté par son art. Celui qui a gardé la tête froide et le cœur gros. Son blues, John Lee le chante de la façon la plus fruste qui soit. Son pied alerte martèle le sol ('Mad Man Blues'), et la colère sourd dans cette voix menaçante tandis que les doigts jouent un boogie pressé. Ce boogie que John Lee Hooker inventa ainsi ; sans souci de mesures. D'ailleurs, la plupart du temps, il garde l'accord, martyrise la même note ; puis soudain, sans prévenir, s'arrête. C'est fini. Une autre chanson commence alors. Un autre blues, encore plus désespéré, comme ce 'Worried Life Blues'. Mais le blues que chantera le Hooker jusqu'à son dernier souffle n'aura jamais été celui de la résignation. Il demeure celui des dents serrées, et celui des moments de liesse, comme ce 'Hey Boogie', quand la guitare prépare au rock'n'roll qui s'annonce. Pourtant nous sommes au début des années 50. Elvis n'est pas prêt. John Lee, lui, l'est depuis longtemps. Et il nous attend sur ces 12 titres précurseurs, mais éternellement futuristes. --José Ruiz
1. The Journey
2. I Don'T Want Your Money
3. Hey Baby
4. Mad Man Blues
5. Bluebird
6. Worried Life Blues
7. Apologize
8. Lonely Boy Boogie
9. Please Don'T Go
10. Dreamin'Blues
11. Hey Boogie
12. Just Me And My Telephone