Twits
"Dispositifs de tension"
Le quartet (clarinette, tourne disque, basse, batterie) évolue en improvisation totale. L’improvisation, comme un choix premier pour construire, sans onirisme ni vague à l’âme, avec ce qui se présente dans l’immédiat. Ouverte aux possibles, si possible sans bluff ni trop de sérieux, une masse sonore (de musique le cas échéant) surgit, manière d’émotion qui s’auto alimente, puise dans ses déchirures, les laisse à vue, à l’écoute. L’approche se veut « maximaliste », saturée, tendue…
Le lyrisme, s’il affleure parfois, y est comme contrarié. Il s’agit de mettre en jeu une matière turbulente que viendrait rendre la brutalité d’une évidence. L’incongru, le précaire, la sueur et le sang (pour le cliché et l’emphase !) dépêchés dans l’acte souvent avant terme ont toute leur place. S’emporter comme ça… Chercher dans le dialogue des individualités maintenues un jaillissement mû pourquoi pas par une dérision habitée face aux codes stylistiques (même si repères il y a, eux aussi souvent dans les marges : Scorch trio, Supersilent, Keiji Haino, Frank Zappa, Art Ensemble of Chicago, Parliement, Melvins, Otomo Yoshihide, El-p, Rollins Band, Mf Doom, Albert Ayler, Ruins).
Dans les marges donc, dans la périphérie du bien joué, du techniquement imparable, de l’agréable, pour voir naître une insurrection sonore qui vaudrait la peine d’être vécue, quelque chose de vif, dans l’écart, le jeu, la menace dans un éclat de rire, la déflagration.
1- chroniques d'une élongation
2- étranglement des flux
3- seul avec ses nerfs
4- out
5- turbulent
6- dévidage, déroulage, délivrance
7- la comédie de l'amour (dispositif relais)
8- l'axe tord en périphérie